Impact de la course à pied sur les disques intervertébraux lombaire
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Voici un article publié en 2017 dans la catégorie scientific reports du site www.nature.com, référencé sur Pubmed et disponible gratuitement.
Une idée reçue classiquement répandue dans les cabinets de kinésithérapie, d'ostéopathie et de médecine du sport serait que la course à pied, grâce à ses multiples impacts répétitifs serait mauvaise pour l'intégrité des disques intervertébraux. Elle favoriserait leur dégénérescence, ce qui pousse de nombreux praticiens à rediriger leurs patients vers d'autres sports comme la natation.
Il est connu depuis longtemps (Wolf J. 1892) que les impacts et les contraintes physiques permettent une stimulation ostéogénique (synthèse et remodelage osseux). Cependant, en ce qui concerne les disques intervertébraux l'idée généralement acquise était que le métabolisme des disques intervertébraux (DIV) était trop lent pour s'adapter à l'exercice au cours d'une vie humaine et donc que ne nous ne pourrions pas améliorer la santé de nos disques par des activités particulière.
Cette étude a été menée sur un panel de 79 participants entre 25 et 35 ans sans pathologie identifiée, en bonne santé et sans antécédents médicaux, traumatiques ou chirurgicaux particuliers. Ce panel a été divisé en 3 groupes :
- Sédentaire : groupe témoin
- Joggeur : entre 20 et 40 km hebdomadaires
- Coureur de fond : > 50 km hebdomadaire
L'équipe de recherche s'est posé deux questions :
- La course améliore-t-elle la qualité des DIV ?
- Le volume de course influe-t-il sur les DIV ?
Ils ont procédé en investiguant :
- les disques intervertébraux en IRM T2
- les volumes musculaires lombaires principaux en IRM T1
- l'activité quotidienne par le port d'un moniteur d'activité ActiGraph ensuite interprété par une analyse d'accélérométrie 3D
T2 relaxation times of intervertebral disc tissue correlated with water content and proteoglycan content - Nicholas L Marinelli, 1
que les coureurs de longue distance et les joggeurs présentent une meilleure hydratation et des niveaux de glycosaminoglycanes plus élevés que les personnes non sportives !
Ils ont également déterminé que les DIV des coureurs présentaient un caractère hypertrophique (plus volumineux).
À la lumière de leurs travaux précédents, leurs résultats suggèrent que, par rapport à d'autres activités locomotrices, la marche rapide ou la course lente (équivalent 7 km/h) pourrait fournir le plus fort stimulus anabolique du DIV chez l'homme.
Le volume de course amène également quelques différences en faveur des coureurs de fond.
Les auteurs présentent qu'il semble néanmoins nécessaire d'effectuer de nouvelles études contrôlées randomisées pour analyser les autres paramètres qui pourraient avoir un effet sur les DIV (nutrition, facteurs hormonaux, ...).